Le CUIR de Pâques

Et quel soulagement quand la situation trouve enfin sa résolution. Tous les jours nous confrontent à de tels dilemmes.
Parfois ils sont légers, mais d'autres fois très lourd. Et parfois on préfère mettre le problème sous le tapis en se disant que tout baigne. Alors on rate l'épreuve.

On refuse le conflit pour avoir la paix, alors que la vraie paix vient avec la résolution du conflit ! 

Oui, on souffre, on subit, on se creuse pour trouver une solution. 

Et quand on trouve, euréka ! On se sent délivré d'un grand poids terrestre. C'est la liberté retrouvée.

Quelle joie ! Champagne !

Si tu as trouvé à t'exercer à cette tenue des contraires, bravo !

Et qu'as-tu découvert ? Qu'as-tu ressenti en allant au bout de ta quête ? 

As-tu entendu les cloches fêter ta découverte ? 

Une cloche, c'est quoi ? Un joyeux carillon ou un grave glas qui te rappelle qu'il est l'heure du rassemblement et de la leçon : à l'école ou à l'église. 

Et il y a aussi la pauvre cloche, quand faillit à sa mission et devient le centre de l'attention : ça lui carillonne aux oreilles, ou ça lui siffle ! La voilà les oreilles rouges et elle en sort sonnée.   

Bon, si tu t'en sors avec un sonnet qui résonne avec ta pomme, c'est que ton âme est poète  

Et tu as toute la vie pour te rattraper : Pâques revient chaque année mais aux âmes bien nées...... la séance de rattrapage se présente à chaque instant qui s'écoule ! Il n'y a point de repos pour les braves. 

Il se trouve que sans le savoir, et sans le vouloir, j'ai fait l'exercice, à l'insu de ma bonne volonté.

Il y a un moment que cela me taraudait : parler des rêves, trouver ma façon à moi d'en parler, pour faire prendre conscience de ce qu'ils sont vraiment. Et les mots me manquaient, m'échappaient, retombaient au néant. 

Alors dans le désarroi qui m'étreignait, qui vint à mon secours ? Eh bien, les rêves bien sûr. 

Ces chers rêves qui m'accompagnent depuis tant d'années. 

Voilà que je reçus un superbe rêve qui me dit de parler de la façon d'interpréter qui est non seulement la mienne, mais celle de tous les interprètes formés à la même enseigne : j'ai nommé : "la technique de l'interview", crée par Gayle Delaney, psychologue clinicienne. J'ai abordée cette méthode à l'article précédent. 

En effet, celle-ci vaut que l'on en parle. Mais bon, j'avais beau connaître le sujet, je ne trouvais pas le déclic. 

Je reçus alors cinq rêves, qui me montrèrent comment procéder : trouver la bonne prise de vue, l'humour, la langue des oiseaux, exprimer la passion. Ah ! Oui, tout cela me parlait, mais je n'avais toujours pas le déclic. 

Aussi, ne pas rester collée à l'objet, mais prendre de la distance, comme lorsque l'on peint, s'éloigner du tableau pour vérifier la perspective. 

En effet, ce sujet avait pris possession de moi, et toujours rétive au sujets trop sérieux qui m'évoquent de mauvais souvenirs scolaires, je n'arrivais en effet pas à me détacher de l'objet de mon sujet. 

M'étant exercée à me détacher intérieurement et visuellement de la persistance de la proximité de ce sujet, je commençais, toute contente, à rédiger. Mais m'arrêtais à mi-chemin. 

Mais voilà qu'en me relisant, je fus effrayée par la nullité de mon expression. Disons que je m'étais exprimée avec un tel rationnel que mon âme sensible en fût fort choquée : j'ai cru à un arbitrage de match de foot ou à un bulletin de statistique météo. Non, ça ne pouvait aller et je me retrouvais à nouveau désespérée, 

La nuit même je reçus à nouveau un rêve. 

Ce nouveau rêve montrait que je devais tourner une clé dans ma bouche. Mais quand la clé atteignait le fond de la gorge, j'éprouvais soudain une douleur intolérable : je reconnus la douleur de m'exprimer de façon trop rationnelle, qui insupporte mon âme poète et la confine à l'ennui. 

Cette fois, c'en était trop ! M'étais-je cassée la tête à ce point-là pour retomber dans le néant ? Mon Dieu, toi qui me soutiens, m'as-tu abandonnée ? Bon, je ne l'ai pas pensé en ces termes. Mais je me suis sentie désespérée. Archi nulle ! 

Il était aussi question de me faire aider par une famille de Romanichels : (un soupçon de langue des oiseaux m'y fit trouver la manie de la niche du roman, plus près du divin que le documentaire qui m'exaspère), les romanichels vivent dehors, sont donc inspirés par l'esprit et une amie interprète m'a soufflé qu'elle entendait qu'il s'agissait de remanier Michel : l'archange qui combat les démons : alors j'ai prié cette fonction en moi en lui demandant de se manier d'agir. 

Ah oui, mon Dieu, comme tu m'a tanné le cuir pour m'en faire accoucher ! Aurais-je le cerveau aussi dur qu'une semelle ! 

Cuir, symbole de qualité : des chaussures en cuir vous mènent loin, et s'adaptent à votre pied en l'enveloppant comme une seconde peau, pourvu que le cuir soit fin et de bonne qualité. Nous ne travaillons ce cuir que sur mesure. 

Le rêveur nous confie son rêve, joyau de son royaume. Nous sommes conscients d'avoir entre les mains une perle rare qui demande la plus grande délicatesse dans son maniement. 

Voir le rêve dans sa globalité et en venir aux détails. Chaque image est unique et demande une attention spéciale. 

Il n'est point question d'un travail à la chaîne comme dans les grandes surfaces du rêve que sont certains sites internet aux définitions toutes faites et plaquées sur les rêves : ils ne font que des copier-coller sans état d'âme. 

Un atelier CUIR sent bon la sueur du fait main et de la pièce unique, dans le respect de l'âme du rêveur. 

Alors un dialogue peut s'instaurer, pour mieux comprendre les images envoyées par le rêve. Car elles ne viennent ni pour rien, ni à n'importe quel moment. Chaque rêve apporte avec lui un aspect important de la vie du rêveur, dont le sens échappe encore à celui-ci, mais s'il vient à l'interprète, c'est qu'il est prêt à recevoir, percevoir, capter ce que lui suggère le rêve, pour sa propre gouverne. Quelque chose en lui le pousse à savoir, qui a besoin d'être renseigné. Et nous sommes là pour ça. 

La méthode CUIR se compose de 6 étapes. Ces étapes sont des questions qui s'enchaînent les unes les autres. 

J'ai commencé à donner un exemple dans mon dernier article, mais n'ai montré que les deux premières étapes. 

- La 1ère question était : qu'est-ce que c'est ? Il s'agit en effet de comprendre de quoi on parle. S'agit-il d'un personnage, d'un animal, d'un lieu, d'un objet ? 

Il est important que ce soit le rêveur qui explique avec ses propres mots, car le rêveur, qui est en lien avec son rêve, va donner les mots qui vont conduire au sens du rêve.

- La 2ème est : c'est comment : il s'agit que le rêveur décrive l'image le plus rationnellement possible : il ne s'agit pas de donner un sens symbolique, mais un sens concret : c'est l'exemple que j'ai donné au sujet du chat dans le dernier article. 

A la 3ème, on fait un résumé en reprenant trois caractéristiques énoncées : on prend plutôt des adjectifs, qui bloquent moins l'esprit qu'une description plus concrète. 

- Pour à la 4ème emmener le rêveur faire le lien avec ce qui se passe pour lui en ce moment. On lui demande à quoi lui font penser les trois caractéristiques énoncées au résumé. On se tient aux mots du rêveur. On ne donne pas de synonymes, on s'en tient à ce qu'à dit le rêveur. 

- C'est ainsi que nous arrivons à la 5ème étape qui est la conclusion, le sens : Ce moment est crucial : il faut souvent répéter plusieurs fois la question du lien, à la 4ème étape, afin de percer l'image pour qu'elle rende tout son jus désaltérant le rêveur. Elle ne fait pas que le dés-altérer, mais aussi le nourrit, nourrit son âme, qui est là, pour ça, à l'écoute. Il s'agit alors d'une communion entre l'âme du rêveur et le divin, son créateur. 

Dans cette étape, c'est l'intuition du rêveur qui est mobilisée. 

C'est elle qui va soudain opérer la percée. 

- Mais cela ne suffit pas : il s'agit maintenant de passer à la 6ème étape : vérifier que le sens trouvé est bien le bon. En cela, la technique de l'interview est une démarche scientifique. C'est à dire que l'on va reprendre tout ce qui a été dit à l'étape 2, le "c'est comment", pour vérifier que cela corresponde bien au sens trouvé. Car il se peut malgré tout que ce ne soit pas l'Etre intérieur qui réponde, mais le mental, la croyance...

1 : il s'agit de comprendre ce que représente ce chat et ces poussins. 

Donc je demande : qu'est-ce qu'un chat ? Elle me répond : un animal, c'est mon chat dans la réalité. 

2 : il est comment : un bon gros qui marche lentement, il doit être sournois puisqu'il passe à côté des poussins pour les croquer ensuite. Il apporte beaucoup d'amour, même si peu câlin, il est de toute beauté, avec son regard perçant, on en a deux, mais celui-ci est unique. 

3 : je prends 3 qualités : il marche lentement, il apporte beaucoup d'amour, même s'il est peu câlin, 

4 : je fais un lien avec sa vie : à quoi vous fait penser à l'intérieur ou l'extérieur de vous, un instinct ou quelqu'un qui marche lentement, qui apporte beaucoup d'amour, même s'il est peu câlin

5 : sens :  Florence ne voit pas du tout, il a fallu percer à  nouveau l'image en envoyant des flèches de mots percutants : son regard est brillant, on en a deux, mais celui-ci est unique : et bientôt, elle a fini par identifier qu'il s'agissait de sa fille ! oui, elle a deux enfants, mais sa fille lui cause beaucoup de soucis, car elle est mal dans sa peau et l'accapare beaucoup. 

6 : vérification : sa fille serait un bon gros qui marche lentement (elle se fait du gras en ne bougeant pas beaucoup, elle ne se fait pas de soucis pour son avenir), il doit être sournois puisqu'il passe à côté des poussins pour les croquer ensuite (oui, elle pompe l'énergie de sa mère en piquant une crise chaque fois que celle-ci va bien). Il apporte beaucoup d'amour, même si peu câlin, il est de toute beauté, avec son regard perçant (oui, elle est drôlement intelligente pour savoir aussi bien s'accaparer sa mère), on en a deux (deux enfants), mais celui-ci est unique (unique en son genre). 

Mais pour trouver nous sommes passées par les poussins oranges, car elle avait du mal à reconnaître sa fille dans ce chat. Les poussins, comment sont-ils : vraiment petits : ovales oranges dizaine de poussins, 3-4 centimètres : petite chose fragile, innocent. Orange : soleil, sucré, juteux, amer (orange).

Etonnant, cette couleur n'est pas ordinaire pour caractériser les poussins.

Le orange lui faisait aussi penser au peps, à la vitamine C : oui, l'énergie.

Le poussin naît de l'oeuf qu'a pondu la poule. La poule, c'est elle, la mère poule qui couve sa fille, et la fille croque les énergies nouvelles de sa mère dès que celle-ci en retrouve, car cette fille demande une attention exclusive de sa mère avec laquelle elle est très fusionnelle.  

Les poussins, qui viennent de naître, représentaient ses nouvelles poussées d'énergie que sa fille croquait ! 

La voilà l'origine de sa fatigue. Elle dit : "ma fille est une ado très mal dans sa peau, nous cherchons à l'aider. Je suis fusionnelle avec elle, mais ses crises de colère me tuent à petit feu. Mais je ne veux, ni ne peux faire à sa place, comme elle me le demande. 

- Oui, elle vous pompe votre énergie, à vous de la récupérer, ne plus vous laisser faire : un chat est indépendant, il retombe sur ses pieds, elle peut se débrouiller toute seule. 

J'ai eu de ses nouvelles : elle et son mari ont trouvé quelqu'un pour s'occuper de l'ado mal dans sa peau. Mais l'ado, furieuse, continue à persécuter sa mère qui a bien du mal à défusionner avec sa fille. Ce qui a fait l'objet de nouveaux rêves. 
Florence est au courant de ce qui se passe en elle : il lui faut juste du temps pour intégrer toute la richesse des enseignements du rêve. Et tenir bon, sans se laisser déstabiliser

Non, ce rêve-là n'a pas été du tout facile à interpréter, car Florence n'avait pas du tout l'habitude qu'on lui pose des questions et en était gênée. Mais elle s'est prêtée au jeu, en a été émerveillée et y est revenue, au moins deux fois. 

Mais chaque chose ayant son revers, cette façon très subtile d'interpréter est parfois si difficile qu'il nous en cuit. Il faut voir le temps que prend l'interprétation ! Imagine le nombre d'heures qu'il faut à tout décrypter. Là, je t'ai épargner : si l'on écrit tout, cela peut prendre des pages. 

Dans les pires moments, aurions-nous envie de dire "peau de vache !". Car oui, le cuir est bien de la peau de vache.

Car la vache dans les rêves parle, pour les interprètes, de l'interprète de rêves, qui rumine tant et tant l'herbe* des rêves, jusqu'à s'en faire un shoot ? Un trip. A good trip. Qui prend aux tripes, qui nous possède.

(*Oui, les brins d'herbe, petites pousses naturelles, qui sortent de terre, (de nos terres intérieures pour les rêves), aussi nombreuses que les rêves, recouvrent nos champs, ces champs que broutent les vaches.....).

A tel point qu'on dirait parfois que le rêve veut notre peau ! Tellement le rêve est coriace, un dur à cuire, aussi fermé qu'une huître ! 

Ca tape sur le cuir de mon cerveau, bardé de tant de connaissances qu'il en oublie parfois la souplesse du sans références, du sans à-priori, indispensable à l'émergence d'un nouveau sens qui fait sens pour le rêveur. 

Et le temps que l'on passe à interpréter, on ne le passe pas à autre chose : on fait ceinture de CUIR pour les distractions ! 

Oui, je peux dire aussi que le rêve m'a bien tanné le cuir pour me faire accoucher du CUIR, car je suis du genre coriace ! 

Tanner le cuir, c'est enduire la peau de bête de substances tannantes, imputrescibles :

c'est à dire que le divin a enduit la peau (le ressenti) de la femme en moi à l'esprit fermé qui n'y comprend rien, mais qui a aussi en elle la capacité de réagir de façon instinctive, en lui envoyant des rêves assez fort et appétissants pour que je ne les laisse pas pourrir dans un coin sans m'en occuper, pour me faire comprendre. 

Il a fallu pas moins de sept rêves et 9 jours pour que je percute !!! Et arrive à temps pour Pâques ! 

Me reste donc à te demander si tu souhaites toi aussi entrer dans l'interprétation fine de tes rêves.

Y sera ajouté l'air (R) du cui-cui de la langue des oiseaux. Ainsi que l'R du cui-QI s'il est inspiré, mais tous ces cui-cui ne suffisent pas pour que ce soit du tout cuit. Il y faudra ta participation ! Es-tu prêt, prête ? 

Si oui, tu peux m'écrire là pour me partager ton rêve. Ou me poser tes questions, si tu en as. 

Envie de rajouter que cette nuit, donc juste avant de finir d'écrire cet article, j'ai encore reçu un rêve, car si j'avais trouvé le CUIR, mon esprit foisonnant m'en avait fait mettre partout, et j'avais bien du mal à rassembler mes idées pour en faire un tout cohérent, le tout en si peu de temps. 

On me montrait que mon fils avait renversé tous ses cubes de jeu de construction, il y en avait partout et j'étais en train de ranger, pressée par ma mère, qui trouvait que la table n'était pas encore mise, sous entendu que les invités allaient arriver.

Et là, on me dit que Maradona était là ! Ca alors ! 

Maradona ! Footballeur international, au poste de milieu offensif. Ben oui, il y a en moi un Maradona (una dona, une femme, une Madone qui en a marre du statu quo) qui m'a aidé à mettre un coup de collier, à foncer à l'offensive pour toucher au but.  

Et moi qui déteste tous les jeux de ballon ! Plus haut j'ai dénigré le foot, je lui ai donné un coup de pied, en traitant mon texte d'arbitrage de match de foot ! 

Wouaf ! Comme le rêve est taquin !