Gazette 7

Voici le rêve précédemment proposé à l'interprétation

 

Julie me confie son rêve : elle vit seule avec sa fille malade qui en prend vraiment à son aise. 

Mais elle s'en veut quand elle se met en colère contre elle.

D'autre part elle a réalisé la veille que son authenticité est sacrifiée sur l'autel de la dépendance affective. 

 

J’enfile ma chemise de nuit rose en lainage, comme un pull. 

Mais je me retrouve la tête coincée par le dos du vêtement qui n’est pas passé, 

comme entortillée sous les bras.

Et je suis obligée d’empoigner le vêtement pour le faire passer par-dessus ma tête pour la libérer. 

Ce qui est assez angoissant.
Je me dis qu’il faut que je fasse attention la prochaine fois,
et en effet, en faisant attention, ça passe bien, ouf !

Interprétation du rêve

Voyons ce qui se passe. Décryptons la situation

Chemise de nuit en lainage rose

Qu'est-ce qu'une chemise de nuit en lainage rose : c'est un vêtement que l’on met pour aller dormir, être à l’aise, ne pas avoir froid, qu’il n’y ait pas de courant d’air : c’est-à-dire qu’il s’agit de se préserver des pensées froides, des idées mentales, des cogitations, car c’est le moment d’être réceptif à l’inconscient. C'est souple et confortable. 

 

rose et en lainage : il y a d'un côté le rose, la tendresse, l’amour, et de l’autre, le lainage : on entend : l’haine âge : moment de haine.
L’amour et la haine réunis dans cette chemise de nuit font bon ménage. 
Le fait d’avoir concilié les contraires, d’être capable d’être un coup dans l’amour, tendresse, gentille et un coup dans la haine, dire non, j’en veux pas de façon naturelle, dire oui et non simplement, c’est souple et confortable.

 

On remarque que la laine comporte toujours le fait de dire non : la haine et le N : la lettre qui dit Non ! Comme la laine du mouton qu’on a tondu et qui ne peut plus dire non, et qui suit tout ce qu’on lui dit.

 

Mouton tondu à genoux de Iris Hammelmann chez Pixabay
Mouton tondu à genoux de Iris Hammelmann chez Pixabay

Tête coincée, bloquée

Tête coincée, bloquée : le dos est devant : au niveau symbolique : le dos, c’est ce qu’on ne voit pas, ce qu’on ne peut pas voir : c’est l’inconscient, l’invisible. Il passe devant : elle a donc dû le voir, mais ça lui a coincé la tête et ne peux plus voir.

 

Je me retrouve la tête coincée par le dos du vêtement qui n’est pas passé : c’est donc quelque chose d’inconscient, dont elle a pris rapidement conscience mais qui n’est pas passé, c’est à dire qu’elle ne l’a pas accepté, puisque ça l’a coincée au niveau de la tête, de la pensée, donc une pensée non acceptée, rejetée, qui l’aveugle, dont elle ne veut pas, mais l’étouffe.

 

Elle n’accepte pas ce dont elle se s’est rendue compte. Ca l’aveugle et l’étouffe ! 

 

Que le dos se retrouve devant, ce n’est pas sa place.

Ce qui est derrière, dans le dos, caché, inconscient, la nuit, qu’est-ce que c’est quand il est question de tendresse et de haine ?

Et quand elle pourrait le voir, non, c’est complètement entortillé, coincé sous les bras, elle ne peut pas le voir et ça l’étouffe.
Ce sont deux éléments contradictoires qu’elle n’admet pas au niveau conscient : oui, elle préférerait que ce soit d’une seule couleur, tout rose ou tout noir, plus facile à accepter.

 

Entortillé

Ca coince dans sa tête, ça ne passe pas. C’est entortillé : oui, en tort t’y es, entend-elle.
Se sentir en tort bloque l’activité avec les bras : la relation.

 

En quoi avez-vous tort ? : « de pas accepter que ça puisse être les deux avec ma fille, qu’il puisse y avoir de l’amour et de la haine ». 

Je suis heureuse de l'avoir à la maison mais je ne supporta pas qu’elle reste là à ne rien faire,  à se la coule douce, à attendre que ça lui tombe tout rôti dans le bec. Mais j'ai voulu l'engueuler, et là, je me suis souvenue qu'elle est malade, et j'ai culpabilisé, j'ai retenu mes paroles. 

 

C’est passé comme si vous aviez tort d’avoir manifesté de la haine, mais vous n’avez pas tort, dit le rêve.

Car le rêve dit : "c'est comme entortillé", c'est juste une comparaison, pas la réalité. 


"Oui mon premier mouvement a été de lui secouer les puces, de me mettre en colère contre le fait qu’elle soit tranquillement calée dans un fauteuil à attendre que quelque chose lui arrive de l’extérieur, parce que je ne la sentais pas malade, mais pleine de vie, gaspillant sa vie à attendre qu’une bénédiction lui tombe toute rôtie du ciel sans qu’elle ait besoin de rien faire : ça a été une vision éclair. Ca a été une réaction spontanée, sans pensées parasites, mais elle a dit « quoi ? » et je me suis souvenue qu’elle était malade, et qu’il ne fallait pas la contrarier. Donc je me suis reprise, et j’ai fait marche arrière.

 

Comme si vous aviez tort d’avoir des sentiments négatifs.
"Oui, je me suis sentie méchante. Ca m’a angoissé, je n’y voyais plus rien, ne savais plus quoi penser. Je me sentais complètement perdue dans mes idées, je me sentais étouffer, je ne pouvais plus respirer". "Je me suis dis aussi qu'il fallait que je fasse attention 
la prochaine fois, que ça se passe bien". 

 

Oui, vous avez fait la difficile expérience de la rencontre des contraires.

 

Empoigner pour faire passer

 

L’empoigner : à la force du poignet : faire preuve de vigueur, avoir de la poigne, et saisir tout ce qui ne va pas pour s’en débarrasser : se débarrasser de la culpabilisation à dire les choses. Car cette culpabilité n'est pas justifiée.

 

De même que vous ne voulez pas de courants d’air la nuit : pas de pensées parasites.

 

Il s'agit d'arrêter de penser, et agir bêtement comme ça vient, sans que cela vous prenne la tête.

 

Lui dire plutôt : "J’en ai rien à foutre". Que ça vous passe par-dessus la tête, que ça ne reste pas coincé là. 

C'est en fait ce que dit le rêve : faire attention la prochaine fois à ce que ça passe par-dessus  la tête, et là, ça passe bien
Alors que ce que vous avez cru, c'est qu'il faudrait faire attention la prochaine fois à ce que ça se passe bien (sous-entendu, que ça se passe bien avec votre fille, alors qu'il s'agit que ça vous passe bien par-dessus la tête afin de ne pas vous retrouver entortillée). 


"Oui, je comprends : libérer ma tête et me sentir libre de dire ce que je veux. Sort ce qui sort, je n’ai plus d’avis sur le sujet".

Mais en fait, je culpabilise que ça puisse me retomber dessus".

 

"Si vous vous prenez la tête avec ça, c'est comme si ça vous retombait dessus". 


"Oui, c’est de ça dont je dois me débarrasser : la peur que ça me retombe dessus, la peur de la réaction de l’autre ! Ah, c'est terrible !
Oui, je me rends bien compte que je ne veux pas affronter la confrontation, je veux garder une image de gentille maman".

Johnhain de Pixabay
Johnhain de Pixabay

 

 

"Mais être gentil, ce n'est pas dire toujours oui. On peut dire non gentiment, mais fermement.

Le lainage rose parle de la façon de le dire : vous n'êtes pas obligée d’être acariâtre, mais juste dire les choses".

 

Oui, quand un enfant dit à sa mère « tu es méchante », c’est qu’elle lui a dit non.
En fait, dire non, c’est gentil, parce que ça structure.
Mais dans la société actuelle où il faut être gentil et ne rien dire, on n’a plus le droit de toucher un enfant et ce sont eux qui nous frappent.
Ce rêve est une leçon de détachement.  

Les gazouillis

Lainage : l'haine âge : un temps pour la haine

On remarque que la laine comporte toujours le fait de dire non : la haine et le N : la lettre qui dit Non ! Comme la laine du mouton qu’on a tondu et qui ne peut plus dire non, et qui suit tout ce qu’on lui dit. Il n'a plus de laine, plus de haine. 

 

Rose en lainage : il y a d'un côté le rose, la tendresse, l’amour, et de l’autre, le lainage : l’amour et la haine réunis dans cette chemise de nuit font bon ménage. 

Entortillé : en tort t'y es ! 

 

Empoigner : en poignet : à la force du poignet

 

Passer par-dessus la tête : ça me passe par-dessus la tête, je m'en fiche, j'en n'ai rien à faire, je suis libre. 

 

La leçon d'interprétation

Il faut vraiment être attentif à tous les mots employés, choisis. 

Quand on note son rêve, c'est parfois difficile de trouver le mot juste, mais quand on insiste parce qu'on a vraiment envie de noter, les mots viennent, surgissent : c'est l'inconscient qui dicte, et souvent on sent que c'est ce mot qui convient plutôt qu'un autre. Les nuances sont parfois subtiles, mais toujours signifiantes. 

Mais ne chercher la petite bête que lorsque c'est pertinent. Ce sont des mots parfois tout à fait anodins, ordinaires qui soudain révèlent une tout autre saveur. Comme ce "entortillé" inspiré à la rêveuse et étonnamment pertinent. Ce qui montre que l'inconscient nous suit de jour comme de nuit. 

 

L'article de fond

Eh oui ! Les rêves nous poussent à l'authenticité, qui passe par dire ce que nous avons sur le coeur, suivre nos mouvements intérieurs, notre ressenti. Et si ce n'est pas agréable, eh bien tant pis. Ce que je ressens je l'exprime.
Dire ce qui est là évite de garder en soi et que ça macère, et soudain explose de façon inattendue. 

Mieux vaut exposer qu'exploser ! 

 

Lâcher la vapeur qui est là passe très bien dans la conversation quotidienne, c'est être vivant, et la vie, elle remue. Elle passe par des hauts et des bas. Se retenir n'est pas faire preuve d'authenticité, c'est faire de la rétention d'information, c'est finalement un manque de confiance en la vie qui régule les interactions entre les humains. 

Car qui sait si la personne en face n'a pas besoin d'une expression franche, un peu bousculante soit, mais vivante, qui incite à une meilleure communication. 

 

Pas la peine de faire des stages de communication non violente, juste être à l'écoute de ce qui cherche à sortir de soi.

De même que les mots de l'écriture des rêves sont guidés par l'inconscient, les mouvements d'humeur le sont aussi. 
Il s'agit juste de faire confiance et de lâcher, car cela ne nous appartient pas. 

C'est l'intérieur qui dit : "Coucou, je veux sortir ! Hé, c'est mon moment, laisse-moi entrer en scène jouer la scène du grand IV ! C'est une occasion unique. Profites-en". 

Amour-haine par Gerd Altmann chez Pixabay
Amour-haine par Gerd Altmann chez Pixabay

Association L'Atelier du Rêve et de l'Ecriture
Association L'Atelier du Rêve et de l'Ecriture
Site les Exquis-Mots
Site les Exquis-Mots
Blogspirit de Christiane Riedel
Blogspirit de Christiane Riedel