Rêveurs et rêveuses

Tout le monde ne réagit pas de la même façon devant les rêves. C'est ce qui m'a donné envie de créer un répertoire des différentes catégories de rêveur. 

J'en ai trouvé sept majeures, auxquelles je rajouterai des niveaux intermédiaires. 

 

Voici la liste : 

1 : le rêveur absent

2 : le rêveur effrayé ou superstitieux ou encore suspicieux

3 : le rêveur curieux ou étonné

4 : le rêveur  spéléologue

5 : le rêveur lucide accro
6 : le rêveur enquêteur

7 : le rêveur interprète

1 : Le rêveur absent

Dans cette catégorie plusieurs genres de rêveurs.

 

a) Le rêveur absent simple : 

C'est simple, celui-là ne se souvient pas de ses rêves ! Il en est absent. Etonnant, mais certaines personnes affirment ne jamais rêver. 
C'est évidemment faux, tout le monde rêve, mais certains  n'en gardent aucun souvenir. 
Leur particularité, c'est plutôt qu'ils n'attachent aucune importance à leurs rêves. Pour eux, ce qui compte, c'est leur vie diurne. Ils se fichent du reste. 

b) Le rêveur absent terrifié :

Lui préfère ne pas s'en souvenir, car après un terrible cauchemar, souvent dans sa jeunesse, il a dit chut à ses rêves, faisant exprès de les oublier le matin au réveil. Pour lui, c'est un sujet trop pénible. 
Il préfère donc dire qu'il ne se souvient de rien, et cela clôt le débat. Pour lui, les rêves ne sont pas un sujet. Mais en réalité il est mort de trouille. Peut-être lui faire raconter son cauchemar, mais ce n'est pas gagné. 

Donc laissons-le tranquille. Il y reviendra peut-être de lui-même, un jour de meilleur augure. 

 

c) Le rêveur absent honteux : 

Celui-là se souvient de ses rêves mais en a honte. Comment est-ce possible ? Un homme s'est excusé de l'absurdité de son rêve : il avait peur qu'en le racontant, les gens le trouvent stupide et se moquent de lui, comme si le rêve était sa propre invention ! Il se croyait responsable du scénario de ses rêves qui ne correspondaient pas à une logique convenable ! 

0fjd125gk87 from Pixabay
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d) Le rêveur absent comateux : 

Bon, il y a aussi les rêveurs qui prennent certains médicaments.  Comme les  neuroleptiques qui inhibent le centre du sommeil. Eux vivent leur temps onirique absent à eux-mêmes, comme dans un coma artificiel. Enfin, je ne l'ai jamais expérimenté moi-même. A ce sujet, les réactions sont d'ailleurs diverses : certains rêvent malgré tout et d'autres non. 

 

e) Le rêveur absent ordinaire : 

Cette catégorie concerne tous les rêveurs ! C'est lorsqu'on se souvient vaguement d'un rêve, mais on a encore envie de dormir et on préfère oublier.
Ou on se réveille brusquement et on plonge dans l'insomnie. Oui, là un rêve est venu et s'est enfuit, car en une microseconde, le conscient éveillé chasse le rêve. La raison, je ne la connais pas, mais j'ai pu observer que si je reçois un rêve et qu'une pensée consciente me traverse, pfffuit, le rêve s'en va, car celui-ci réclame toute notre attention. 

C'est pourquoi si jamais tu te réveilles brusquement en pleine nuit sans rêve et que ton oeil est bien réveillé au point qu'impossible de te rendormir, une bonne chose à faire est de détendre tes yeux en te demandant de quoi tu as rêvé. 
Un bon truc est de t'imaginer être bercé par le clapotis des vagues. Bref, demande une image de rêves. 

2 : Le rêveur superstitieux

Celui-là prend son rêve pour la réalité : il est persuadé que s'il rêve que son conjoint le trompe avec le voisin, c'est que c'est vrai.

Et c'est là où l'histoire peut déraper. S'il a la tête un peu près du bonnet et qu'il va chercher son fusil....!

 

Mais bon, heureusement je n'ai jamais entendu parler d'histoires dramatiques pour cette raison. 
Sans doute le rêve prend-il soin de n'envoyer ce genre de scénario qu'aux personnes censées. 

 

Ou je me souviens d'une femme qui avait rêvé qu'elle avait un cancer : elle croyait dur comme fer que c'était ce qui était en train de lui arriver. 

Certains pensent aussi que s'ils rêvent d'une piqure de serpent ou d'un crash d'avion, cela va leur arriver. 

Cela est parfois vrai, mais quand cela arrive, il y a en général une intensité dramatique dans le rêve. 
Voir à ce sujet l'article sur les rêves prémonitoires.  

3 : Le rêveur curieux ou étonné

Celui-là réalise que oui, il reçoit des rêves. Et il s'étonne des images. Il va parfois en chercher le sens sur internet ou dans les bouquins. Mais sa recherche reste au niveau de la curiosité, il n'en prend pas le sens au sérieux.

 

"Voyons, ce n'est qu'un rêve ! Il est venu, il est parti et ma vie continue. Ma vie diurne est quand même plus importante"

se dit-il. "Oui, des gens écrivent leurs rêves, mais pourquoi faire ?".

Son interrogation ne va pas plus loin. 

4 : Le rêveur spéléologue

C'est le rêveur qui se souvient en général bien de ses rêves.

Il sait que les rêves lui parlent, car il lui est arrivé d'être surpris par un rêve plein de sagesse, un rêve qui a ébranlé sa vision matérialiste du monde. Et il s'est demandé d'où lui venaient ces images ou ces paroles tellement pertinentes ou magnifiques. Il pressent la nature spirituelle du rêve. Il lui arrive même de les noter, pour lui, pour s'en souvenir. 

Il a consulté quelques livres pour comprendre le sens, mais bien qu'il n'ait pas trouvé ce qu'il cherche, malgré sa déception, il n'est pas allé plus loin. 

 

Et si son rêve lui échappe au matin alors qu'il sait pertinemment qu'il a rêvé, il se sent triste et tourmenté. 
Il aimerait s'endormir à nouveau pour retrouver son rêve. 

"Une nuit sans rêve est une nuit perdue", se plaît-il à penser. 

 

Et puis il fait des découvertes : par exemple, il rêve et soudain il prend conscience qu'il rêve ! Waouh : mais il peut diriger son rêve, s'essayer à des expériences. Oui, il a atterri spontanément dans un rêve lucide. Certains s'arrêtent malheureusement à ce stade qu'ils trouvent tellement fantastique qu'ils cherchent à le renouveler, déjà accro à l'expérience grisante du rêve lucide, qui peut devenir comme une nouvelle drogue dont le rêveur refusera de se passer. C'est si bon, si addictif. 

Sarah Richter Pixabay
Sarah Richter Pixabay

5 : Le rêveur lucide accro

Un peu de rêve lucide, c'est délicieux, surtout lorsqu'il est spontané : un peu comme de tomber amoureux. Rien de tel que l'émerveillement au naturel. La conclusion est simple à tirer : chercher à reproduire devient contre nature. Il s'agit là d'un désir d'appropriation du rêve, de domination. C'est lui qui doit se plier à la volonté du rêveur, alors que le rêve est là pour émerveiller et enseigner, par sa fraîcheur toujours renouvelée. 

 

Mais c'est comme l'amour : tu ne peux contraindre l'autre à t'aimer comme tu le souhaites.

Quand tu ne veux pas que la qualité de la relation change et que tu cherches à toujours ressentir ce qui t'a fait vibrer au début de la rencontre, et que tu te conditionnes à ressentir telle ou telle sensation, et que tu exiges que l'autre soit tel et tel : oui, c'est de la manipulation issue de la peur de la perte et du changement. Un manque de souplesse intérieur. Ce n'est plus de l'amour. 

 

Non, il n'y a pas de condition à donner aux rêves. Seulement se mettre en état d'accueillir ce qui va se présenter, sans présager de la teneur de la rencontre.

 

Oui, les rêves sont comme une rencontre amoureuse : on ne peut savoir à l'avance ce qui va se passer, ce que le rêve va nous faire vivre, de quelle façon il va nous exprimer son amour.

 

Un peu comme dans les films : les vrais amoureux sont toujours contrariés. C'est ce qui rend leur amour si beau. 

Eh bien, les rêves, c'est pareil : on ne sait jamais à quoi s'attendre : c'est la surprise ! Et c'est la relation d'amour que nous avons avec eux qui compte. 

Stocksnap de Pixabay
Stocksnap de Pixabay

6 : le rêveur enquêteur

C'est le rêveur spéléologue qui ne s'arrête pas aux mirages des rêves lucides, mais va plus loin dans sa démarche.

Lorsqu'il se rend compte que les rêves lui parlent, il se met en chemin pour les comprendre. Mais vraiment les comprendre. 

Il ne s'arrête pas à la littérature qu'il a consulté, ni aux forums qu'il a visité, non, il n'est pas satisfait, et se dit qu'il y a autre chose. Il n'a de cesse de chercher, jusqu'à ce qu'il franchisse le pas et rencontre un interprète qui lui révèle le vrai sens de ses rêves.  

 

Et lorsqu'il est en présence d'une telle personne, il s'engage pour un cheminement au long cours. Car il souhaite être initié à cette voie royale. Et étroite aussi. En effet la voie des rêves n'est pas une voie facile. Elle demande du courage, le courage de se voir en face, sans faux-semblants, sans illusion sur soi. Se voir dans le miroir des rêves n'est en effet pas une  mince affaire. 

7 : le rêveur interprète

Et sans surprise, au cours de ce cheminement avec les rêves, il arrive un moment où le rêve peut indiquer la possibilité de devenir interprète. Eh oui, ce sont les rêves qui choisissent leurs interprètes. Car il s'agit d'une disposition intérieure qui ne se décide pas par la volonté, mais qui se vit à l'intérieur. 

Alors se continue le travail d'apprentissage, mais cette fois dans le partage avec les rêves d'autres personnes.

Et ce n'est pas un travail académique, car toujours en lien avec le travail sur soi. 

Ensuite la capacité d'interprète n'est jamais un acquis. C'est toujours une capacité à travailler et à actualiser. Car on arrête jamais d'apprendre et de découvrir. 

Et toi, quel rêveur es-tu ?

Bien sûr, je n'ai sans doute pas évoqué toutes les catégories de rêveurs, simplement, parce que certains ne se situent sans doute dans aucune case ! Mais bon, il m'a plu de mettre un peu d'ordre et de tenter un répertoire, afin d'y voir un peu plus clair et que tu puisses te situer. 

 

Alors dis-moi dans les commentaires quel genre de rêveur tu es. Et si tu souhaites des conseils là où tu en es, je serais heureuse de te répondre. 

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