Interpréter un rêve, c'est donner au rêveur l'immense bonheur de ressentir le sens de son rêve de l'intérieur.
Ce n'est pas une démarche qui lui dit de l'extérieur ce que veut dire son rêve, non non non.
Interpréter un rêve, c'est poser au rêveur les questions judicieuses et pertinentes qui vont l'ébranler de l'intérieur.
Jusqu'à faire jaillir en lui le sens de son rêve comme une évidence.
Cette prise de conscience est comme un geyser qui soudain jaillit de soi, et inonde de bonheur et de reconnaissance.
Ce qui se passe en nous est reconnu ! Par un autre !
L'amour des rêves pour nous
Un autre nous-même qui vient nous dire qu'il nous voit, nous aime, nous enveloppe de sa compréhension
et nous donne des voies de sortie aux contresens et autres voies sans issues dans lesquelles nous nous étions fourvoyés.
Et nous nous sentons foudroyés par cet amour si fort qui pénètre les moindres recoins de notre intérieur
et nous dit les choses, si simplement. Et avec force.
Mais ce monde intérieur d'une extrême bienveillance
nous soutient tant que nous sommes humbles, sincères, honnêtes avec nous-mêmes.
Autrement, eh bien, il vient nous le faire remarquer.
Et si nous exagérons, il deviendra cruel, car il ne se laisse pas faire.
On peut ne pas se rendre compte de notre état. Mais lui sait.
Et le rêve oui, il est de la vieille école : qui aime bien châtie bien.
Non, le rêve n'est pas dans un amour dégoulinant, gâté par trop de sucre,
mais il est efficace !
Les résultats des rêves et de leur interprétation
Le rêve utilise la meilleure méthode pour te faire progresser, avancer.
Elle peut être tendre ou dure. En général, elle alterne les deux. Il n'y a pas de méthode universelle ou prévisible.
Oui, le rêve est irrationnel : il surgit quand il veut, comme il veut, il n'est pas mental, n'a pas notre logique, n'est pas humain.
Il est totalement libre et ne te doit rien.
Mais les résultats sont là.
-----------Avant
Avant le travail d'interprétation
Je vais te donner un exemple :
Je me souviens qu'il y au moins 30 ans en arrière, j'avais été invitée à dîner par un ami chez ses collègues après une excursion. Il s'agissait donc d'un repas simple, rapide, à la bonne franquette, dans leur maison de campagne.
La maîtresse de maison avait préparé des poireaux à la vinaigrette. J'aime beaucoup les poireaux, mais lorsque j'ai porté ma fourchette à la bouche, voilà que sous ma dent, j'ai senti du sable crisser ! Les poireaux avaient été lavés si rapidement qu'il restait des gravillons.
Ma première réaction fut de faire remarquer que ces poireaux n'avaient pas été lavés. Mais je n'étais pas chez moi, et me sentais un peu intimidée.
Je me décidais à attendre la réaction des autres.
A ma grande surprise, personne ne dit mot. Tout le monde mangeait, l'air de se régaler. Un ami fit même des compliments à la maîtresse de maison.
Je guettais la réaction de son mari. Mais lui mangeait sans broncher. Ca alors !
Conclusion
Du coup, je ne me sentis pas du tout autorisée à dire quoi que ce soit de négatif et je me forçais à manger mes poireaux et le sable qui allait avec.
Non, je n'ai pas complimenté la cuisinière, je m'en serai voulu, mais j'ai quand même subi des poireaux sablonneux par politesse.
J'ai protesté à l'intérieur, mais incapable de dire quoi que ce soit à l'extérieur.
Le résultat : c'est que quand je m'en souviens, le sable me reste toujours en travers de la gorge.
Car je me suis refermée comme une huître.
Et la perle que j'ai secrété, c'est la rancoeur.
-----------Après
Après, au cours du travail d'interprétation
Voici un autre exemple, quelques années plus tard, riche d'un certain temps d'interprétations.
Je passe le Réveillon chez des connaissances d'amis.
Même si nous participons à la même activité chant, nous ne sommes guère intimes.
Et pour le repas, une femme a apporté une tarte à l'ail, concoctée par ses soins. Elle est ravie de nous faire
découvrir sa création.
Le seul problème est que je déteste l'ail. S'il y a un aliment que je n'aime pas et ne digère pas, c'est bien l'ail.
Aïe, aïe, aïe, comment refuser sans froisser la cuisinière, fière de la production de ses mains.
Bien sûr je me trouve face à un conflit, un dilemme.
Me forcer pour faire plaisir ou dire ce que je pense au risque de déplaire.
Dis-moi : que ferais-tu à ma place ?
Conclusion
Eh bien, là, j'ai décidé de me choisir et j'ai commencé à dire : "Non merci".
Je pensais que ça allait suffire, mais non. Elle m'explique que cette tarte est délicieuse. En effet, elle est dorée à souhait. Mais non merci, désolée, je n'aime pas l'ail.
"Mais comment pouvez dire une chose pareille sans l'avoir goûtée. Je vous en prie, goûtez-là".
Et de m'en glisser un morceau sur mon assiette.
Que je laissais, en soulignant que l'ail non plus ne m'aimait pas puisque je ne le digérais pas. Puis incommodée par l'odeur de l'ail, je le remis dans le plat.
Elle me le remit dans mon assiette, bien trois ou quatre fois.
Je décrétais alors qu'il ferait moins de mal à la poubelle qu'à mon estomac.
Enfin elle s'avoua vaincue et me laissa tranquille.
Alors.....
Vois-tu la différence ? Je te la fais sentir par ces exemples tirés du quotidien, car l'évolution proposée par les rêves
passe par ces petits détails qu'on juge parfois insignifiants. Mais ils reflètent ce que vous vivons à l'intérieur.
Et quoi de pire que de se sentir balloté à l'intérieur.
Cosette avant-après
Pour donner une autre image, je dirais qu'avant l'interprétation, je vivais comme Cosette chez les Thénardier.
Tu te souviens des Misérables, l'oeuvre de Victor Hugo ?
Cosette, orpheline a échoué en maison d'accueil chez les Thénardier qui tiennent une taverne pour ivrognes et la rudoient :
la pauvre se sent seulette et ne peut rien réclamer sans se faire battre : elle trime et souffre en silence.
Et puis Jean Valjean, repris de justice touché par la grâce vient la sortir de cette misère,
lui donne l'éducation qu'elle mérite.
Elle rencontre Marius, se marie et vit enfin la vie épanouie qui lui correspond.
Pour moi, cette histoire est à l'image de ma vie : je trimais et souffrais en silence, sans me sentir autorisée à rien.
Jean Valjean représente ma capacité à m'être tournée résolument vers les rêves.
J'ai suivi leur enseignement, afin de me sortir du cloaque dans lequel je végétais.
C'est là où j'ai rencontré et épousé Marius, dont le nom vient de Mars, le dieu de la guerre.
C'est lui qui m'a permis de dire non à la tarte à l'ail !
Car je refusais de me faire du mal en mangeant de l'aïe !
En réalité, il ne s'agit pas de poireau ou d'ail, mais de relation avec les autres et moi-même.
J'ai appris à faire confiance à mes ressentis et à dire mes besoins,
à oser ne pas me conformer sans avoir peur de déplaire.
Conclusion
Ainsi je mène une vie beaucoup plus épanouie, en accord avec la réalité de mon ressenti.
Je suis devenue Cosette : celle qui cause et dont la cause est le divin : cause est Te (le divin)
Cela ne veut évidemment pas dire que ma vie est exempte de tout désagrément.
Mais chaque fois les épreuves sont source d'enseignement.
C'est le lot de la vie sur terre.
Car le bonheur s'écrit plutôt en bonnes heures.
Et le reste du temps, en tourments,
Car l'évolution est lente, on ne grille pas les étapes.
On laisse advenir.
Comme le dit si bien Jung : "Je ne suis pas de ceux qui croient qu'ils doivent veiller
à ce que les cerises aient une queue.
Je me tiens là, observant ce dont la nature est capable."
Et toi ?
Et toi ? Comment te sens-tu avec toi-même et avec les autres ?
Oses-tu dire ce que tu penses ou préfères-tu te gêner de peur de paraître sans-gêne ?
Est-ce que mes exemples te parlent ? .
Si tu veux découvrir un autre exemple et un conseil du rêve à ce sujet,
je te renvoie au rêve du fromage bleu, qui, je l'espère, t'inspirera.
Bonne lecture !
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Christiane (dimanche, 23 janvier 2022 21:26)
Super ! Ton récit est amusant, j'ai tout aimé, les poireaux au sable et la tarte à l'aïe. Tu es très convaincante ! Bravo ! J'ai adoré !
Marianne (dimanche, 23 janvier 2022 23:03)
Merci pour ce partage si frais léger et authentique sur la transformation possible grâce au travail avec les rêves !
Aline - Le Rêve Thérapeute (samedi, 29 janvier 2022 16:53)
Merci beaucoup les amies pour vos commentaires !
Oui, exprimer son ressenti est vraiment primordial, surtout en cette période muselée.
Et c'est tout un travail sur soi très enrichissant que l'on accomplit avec et grâce aux rêves.